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Dès la fin des années cinquante, Jacques Villeglé le "ravisseur d'affiches" invente le "lacérateur anonyme", dont il dit se contenter d'exposer les oeuvres. Cet artiste fictif recouvre en réalité l'ensemble des passants ayant arraché un jour ou l'autre un morceau d'affiche au gré de leurs envies, de leur curiosité, de leurs colères.

Pour le quatrième épisode de la "saga" du Lacéré Anonyme, nous explorons cette année le thème des affiches politiques. Si les "Mots" (1999) reflétaient bien le goût de Villeglé pour l'écriture et son graphisme, si "Images" (2001) était un des thèmes les plus représentatifs des paysages urbains que l'artiste a traversé durant plus de cinquante ans, si "Sans lettre, sans figure" (2003) enfin se montrait l'exposition la plus proche de la Peinture au sens classique du terme, l'exposition des affiches "Politiques" devrait être la série la plus propre à aviver les passions.

Au travers de la quarantaine d'affiches de 1957 à 1995 réunies à cette occasion, tous les grands débats de l'histoire politique française nous sont donnés à voir, le geste du lacéré anonyme se fait violent, défigurant les candidats aux élections, tronquant les slogans des affiches officielles de campagne ou les manifestes clandestins et l'affichage sauvage. Les signes et sigles s'exacerbent : croix anarchistes, croix de Lorraine, rose du PS, croix gammées ou encore main jaune de "Touche pas à mon pote" se répondent, s'entremêlent...Sans parti pris, l'artiste reste l'observateur impartial et malicieux de la situation.

"Je n'ai pas une grande conscience politique. Je n'ai jamais appartenu à un parti. Parfois, je ne me rends compte qu'a posteriori de ce qu'il s'est passé (...). Même si prendre les affiches, c'est un geste politique au sens large. (...) le meilleur moment pour ramasser des affiches, c'est pendant les résultats des élections : Paris dort, tout le monde est chez soi, devant sa télévision pour écouter les résultats. On est tout seul dans Paris, et on peut faire tout ce que l'on veut. Lors des Présidentielles de 1988, j'avais un fourgon, une équipe de quatre ou cinq personnes, et les policiers nous laissaient en paix comme des ouvriers chargés d'un travail de nettoiement. D'ailleurs, je devrais avoir une médaille de nettoyeur des rues. (rires)" extrait du catalogue "Sans lettre, sans figure", édition Galerie GP & N Vallois, 2ème semestre 2003

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Jacques Villegle: Politiques - Affiches lacerees 1957-1995