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Une installation murale poétique et proliférante, de papier peint et de photographies, telle une invasion visuelle végétale et baroque.

Une nature hétéroclite et poétique A la frontière de la délicate étrangeté et des préoccupations écologiques, le couple d'artistes Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger réinventent une nature hétéroclite et poétique. Le charme onirique qui se dégage par propagation de leur travail mêle à la douceur quasi-psychédélique une pointe de cynisme acidulé. Ils récoltent divers objets de chaque lieu d'exposition et aussi de leurs innombrables voyages à travers le monde. En intégrant des matériaux tant naturels (végétaux et cristaux) qu'artificiels (comme des fils électriques, écrans d'ordinateurs, poupées d'enfant, boules de Noëls, dinosaures en plastique…. ) dans leurs installations, ils multiplient ainsi les ramifications visuelles et esthétiques. Le duo d'artiste tisse avec leur imaginaire une biodiversité délurée et finement humoristique. La séparation entre règne naturel et l'apport artificiel est troublée au profit d'installations organiques et diffuses.

"Grottes sauvages sur forêt cérébrale civilisée" Pour le Palais de Tokyo, Steiner et Lenzlinger occupent tout le grand le mur de l'entrée en réactivant sous un jour nouveau l'installation réalisé à Kanazawa au Japon en 2004 ("Brainforest"). Convertissant une installation en papier-peint et jouant du recyclage, les artistes proposent une promenade visuelle, intitulée "Grottes sauvages sur forêt cérébrale civilisée", au cœur d'une forêt de formes directement issues des motifs dessinés par les circonvolutions du cerveau humain. Tels des insectes, une trentaine de photos aux couleurs vives : animaux empaillés, sirènes, plantes luxuriantes, chèvres, fantômes, rochers, tombes, etc., prennent place librement au sein de cet univers kaléidoscopique.

Merveilles miniatures La combinaison de ces éléments crée des effets de métamorphose et un jeu entre l'imagination et le réel, l'extérieur et l'intérieur, l'intimité et l'ouverture, le macroscopique et le microscopique et le civilisé et le sauvage. L'exposition "Grottes sauvages sur forêt cérébrale civilisée" incite le spectateur à se plonger dans une poésie propre à ces pays de merveilles miniatures.

Propos des artistes "Nous ne tenons pas à élaborer une stratégie de laboratoire. Au premier plan se trouve notre fascination face à la découverte des forces de croissance au sein d'une diversité complexe et chaotique." "Comment poussent tous ces éléments ? Ensemble ? Les uns contre les autres ? Quelles sont les stratégies qui se développent ? Quelles sont les amitiés qui se construisent ? Quel manque d'égard peuvent-elles avoir ? Quelle densité supporte la vie ?" "La biodiversité des déchets colorés ouvre sur une biodiversité éclatante et privilégiée. Les structures qui se développent et celles qui se décomposent cohabitent sur les mêmes territoires." "Les valeurs se dissolvent. Le big crash engendre une végétation très dense ! L'aloe vera pousse près d'un lac d'huiles usées où flotte une île de champignons. Des plantes grimpantes escaladent un câble à salade. Des racines se transforment en tubes. Des branches de roses mortes, recouvertes d'ossements, débutent une floraison… Des bourgeons font exploser des éprouvettes. Un oiseau en bouteilles de plastique coiffe un buis qu'on a oublié de tailler. Dans un cimetière d'ordinateurs en forme de grotte, une fontaine de cristal étincelle en élargissant son empire. Une termitière de crottes de chien exhibe une orchidée à son sommet. Un fétiche en cactus séché porte des boules de farine. Un autel pour parapluies perdus produit des tomates. Des microbes géants, des rochers insubmersibles… Des poubelles de plastiques et des langues de belle-mère… Des repas de pain pour le cerveau et des roses en bonbon pour les yeux... Toutes les mauvaises herbes se développent à grande vitesse! Les temps d'attirance alternent avec les temps de répulsion."

Commissaires du Programme Tropico-Végétal Akiko Miki et Marc Sanchez avec Claire Staebler et Daria Joubert

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Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger
Grottes sauvages sur foret cerebrale civilisee
Kuratoren: Akiko Miki, Marc Sanchez, Claire Staebler, Daria Joubert