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L’œuvre de Lucas Samaras évolue de l'abstraction au figuratif, du bi au tridimensionnel et s'inscrit dans les mouvements qui ont façonné le paysage artistique américain des quarante dernières années. À la fois photographe, sculpteur, peintre, dessinateur et artiste de performance, ses incursions dans le minimalisme, l'expressionnisme, le surréalisme, le body art et la photographie ont contribué à en élargir ou en transformer la compréhension. Son exploration des tabous, son utilisation insolite des matériaux et des objets ont exercé une influence sur de nombreux artistes. Comme dans toute son œuvre photographique et ceci depuis les Auto-Polaroïds (1969-1971), en passant par la série des Photo-Transformations réalisée entre 1973 et 1976, jusqu’aux Self-Portraits datant de 1990, l’autoportrait reste l’un des sujets de prédilection de l’artiste. Lucas Samaras utilise l’intimité de son espace de vie, où il a choisi de vivre en reclus, comme le décor et le lieu de recherche de ses mises en scène, et son propre corps comme mesure du temps et célébration de l’artiste lui-même. Par cette répétition obsessionnelle du moi, attitude narcissique, il s’offre au spectateur dans un acte d’érotisme et de violence, épousant tous les rôles, constituant ainsi un répertoire de toutes les identités imaginées ou fantasmées. L’expérience de la photographie enrichit l’investigation du sujet, dans une œuvre sans cesse renouvelée par la multitude des médiums (Boîtes, Chaises, Pastels, Reconstructions et Chambres en Miroirs). La mise en scène du corps métamorphosé, accompagnée d’expressions et d’objets insolites, apparaît comme un leitmotiv dans une œuvre qui ne cesse d’explorer le sujet prenant souvent la forme du grotesque et du monstrueux.

Pour cette nouvelle exposition à la galerie Xippas, Lucas Samaras présente une série inédite intitulée Mutations et composée de 18 images en couleur. Si le lieu, les sujets, les objets et les gestes sont les mêmes, l’œuvre opère pourtant une nouvelle métamorphose. Cette "mutation" réside ici dans le choix du procédé de transformation de l’image. Ces éditions réalisées sur support numérique se chargent d’un nouvel esthétisme et de nouvelles potentialités, inhérents au procédé lui-même. Les interventions et les expérimentations physiques relatives aux œuvres précédentes sont remplacées ici par celles du logiciel informatique lui permettant d’élargir le champ des possibilités et de réunir sur un seul et même support les différents produits de son œuvre antérieure. Ainsi le spectateur pourra reconnaître par endroits des images de la série des Photo-Transformations ou des Self-Portraits, les figures et les objets emblématiques de son œuvre - la chaise et le miroir -, liés dans un désir constant de métamorphose et de représentation de soi-même. Lucas Samaras pousse encore plus loin l’idée d’autoportrait et réalise ici une œuvre autobiographique.

Lucas Samaras est né en 1936 à Kastoria, en Macédoine. Il vit et travaille à New York. Il émigre en 1948 aux Etats-Unis avec sa famille. Son goût pour le théâtre l’invite à participer, dans les années 59-60, aux Happenings de Kaprow, Whitman et Oldenburg à la Reuben Gallery. Il entre à la Pace Gallery à partir de 1965. Son œuvre fera l’objet de nombreuses rétrospectives : Lucas Samaras: Boxes, Museum of Contemporary Art, Chicago (1971) ; Whitney Museum of American Art de New-York (1972), Samaras: Pastels, Denver Art Museum (1982) ; Photos Polaroid Photographs 1969-1983, organisée par la Polaroid International Collection, et présentée pour la première fois au Centre Georges Pompidou (1983) ; Lucas Samaras-Self: 1961-1991, Yokohama Museum of Art, Japon (1991). Son œuvre est présentée régulièrement par la galerie PaceWildenstein, New York, USA.

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