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Satch Hoyt vit et travaille à New York. Ces dernières années, il réalise un impressionnant ensemble de travaux lié au sport. De la boxe au tennis, le sport dans l’oeuvre de Hoyt est utilisé comme l’analogie d’enjeux sociaux et politiques. Cette récurrence métaphorique laisse à penser que Hoyt est un athlète ou un fanatique de sport. Pourtant ce n’est pas le cas. Même si l’artiste s’empresse de déclarer qu’il admire le sport, qu’il regardera la coupe du monde et que le jeune Mohamed Ali a été son idole ; en réalité, Hoyt n’a jamais fréquenté Madison Square Garden ou Wembley Stadium pendant ses études à Londres. Il s’évertuait à éviter précautionneusement tous terrains de jeux et gymnases. Ses intérêts premiers étaient la musique, l’art et l’histoire.

Satch Hoyt interroge l’homme d’aujourd’hui dans ses rapports à l’espace, à son corps, à l’histoire. Son travail est inséparable des questions liées à la diaspora africaine. La colonisation des Antilles est mise en avant dans la pratique de l’artiste comme un «grand mélange alchimique», un métissage qui n’est pas sans rappeler les véritables origines de l’artiste né d’un père jamaïcain et d’une mère anglaise. Le travail de Hoyt tend à traverser le terrain de l’identité raciale et culturelle.

Les oeuvres présentées à la galerie Anne de Villepoix abordent comme sujet le sport, la mythologie et la spiritualité. Il faut noter que l’artiste est un musicien accompli qui a été entièrement adopté comme membre par « Burnt Sugar », The Arkestra Chamber Ensemble basé à New York. Récemment, à Londres, il a contribué à la composition du nouvel album de Grace Jones. Il a aussi enregistré avec Sireshkumar Manji. Le son est un élément important dans l’art de Satch Hoyt jusqu’à devenir le fil conducteur et unificateur de l’exposition entraînant le spectateur entre sculptures, peintures et dessins.

« DonKingDom », une sculpture interactive de grandeur nature entièrement constituée de gants de boxe en cuir rouge est placée sur un ring. Le spectateur est invité à monter sur le ring et à combattre ce boxeur. Huit détecteurs de frappe sont dissimulés sous le torse du personnage et activent un fonds sonore au rythme syncopé. Cette sculpture évoque la condition des noirs en Amérique et fait directement référence à Don King, grand entraîneur et promoteur de boxe devenu riche grâce à l’exploitation des rêves de gloire des noirs américains.

« The Domino Bodhi Tree » a été entièrement réalisé à partir de dominos. Ce travail de superpositions examine la « pollinisation » croisée des cultures. Des indices de naissance du domino se retrouvent en Chine et prennent leurs sources dans le jeu de dé indien. Finalement adopté comme passe-temps par l’empire colonial britannique, le jeu débarque sur les rives de la Jamaïque et sur l’ensemble du bassin des Caraïbes.

Gautama, le Bouddha, est assis sous l’arbre de l’éveil en Inde pour quarante-neuf jours jusqu’à ce qu’il atteigne l’illumination.

Dans la série intitulée « Conversation with Goya », Hoyt rend hommage à Francisco Goya. S’inspirant des « Caprices » (1793-1798), il développe une satire humaine et sociale à travers laquelle il entend dénoncer les travers et les vices communs à tous les hommes. Ces trois ovales réalisés à Mombasa (Kenya) et à New York sur une période de trois ans, de 2003 à 2006 se veulent des miroirs.

« Ashe » est une raquette de tennis attachée à un mur par des ficelles de trois mètres de long. Les ficelles enveloppent une balle de tennis qui est posée sur le sol. L’oeuvre rend hommage au défunt afro-américain, légende du tennis et activiste, Arthur Ashe (1943-1993) qui a été le premier joueur afro-américain à représenter

Dans une série de grandes peintures, Xiomara De Oliver explore, à travers l’histoire, la superficialité du monde moderne et les résultats négatifs de la pression collective sur les individus. Réfractaire au rêve américain, De Oliver construit ses peintures avec des références multiples liées à la découverte de soi-même, en s’inspirant de l’histoire, de la politique, de la littérature, de la poésie et des mythes. Elle met en lumière la soumission inconsciente de la femme au regard masculin ou encore la grande acuité des femmes à tirer parti de leurs atouts physiques. Xiomara De Oliver dénonce l’adhérence de la femme à la société. Elle donne à voir une critique sur les rôles qu’on impose aux femmes et qu’elles s’imposent elles-mêmes. S’appuyant largement sur des recherches documentaires et historiques, Xiomara De Oliver retrace une longue histoire féminine. Une histoire fondée sur un manuel, un guide de conduite. Pas besoin de dire que l’artiste se moque de ces manuels, car pour elle, ce ne sont pas les vêtements, ni les postures qui aident une femme à retrouver l’estime de soi-même, ni à trouver un équilibre avec le sexe opposé.

Ces dernières séries s’inspirent d’un point de vue iconographique du maître siennois Lorenzetti tout en reflétant une certaine naïveté matissienne qui tendent à renforcer une impression d’intemporalité. Sur de large paysage lumineux viennent se poser des figurines aux postures de pin up. L’artiste questionne le rôle social imposé à la femme à travers une oeuvre qui étonnamment est loin de s’inscrire dans une histoire de l’art féministe. Attachée à ses origines, elle exploite les canons de la peinture occidentale en y insufflant un aspect socio culturel des plus revendicatifs.

Expositions personnelles (sélection) 2006 : Angles, Santa Monica, CA, Allegory of Some Bombshell Girls ; 2004 : Rizziero Arte, Pescara, Italy, High Drama Western Style ; RARE New York, Scarlets in Ghent ; 2003 : MW Projects, London, UK, 7 Hygienic Memories ; 2002 : RARE, New York, Looking for Pensacola Exposition collectives (sélection) Garden Party, Deitch Projects, New York ; 2005-2006 Frequency, Studio Museum of Harlem, New York ; 2004 Open House: Working in Brooklyn, Brooklyn Museum, New York , Dessins et des Autres II, Galerie Catherine Bastide, Brussels, Belgium , Dessins et des Autres, Galerie Anne de Villepoix, Paris, France , Scenes Change, Paramount Center for the Arts, Peekskill, New York ; 2003 : Selected Paintings, MW Projects, London, UK ; 2000 : Good Business is the Best Art, Bronx Museum of the Arts, New York , Genealogies, Miscegenation, Missed Generations, William Benton Museum, Storrs, Connecticut

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