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Valérie Jouve

Pour sa troisième exposition personnelle à la galerie Anne de Villepoix, ValérieJouve présente des photographies réalisées à Paris.

Des portraits, des passants et des architectures sont les sujets de ses nouvellesimages. Paris n'est pas représentée comme la capitale de la France avec sesimages- cliché répandues dans le monde entier, mais un Paris méconnu des touristes. L'artiste a préféré représenter un Paris plus authentique, le 19èmearrondissement, quartier où elle réside. Elle a choisi d'illustrer ces lieux deprédilection comme le pont Riquet, les Orgues de Flandres, le parc de la Villette ou encore les portes au Nord de Paris. Les images représentent lemétissage et la diversité des races de ce quartier : les populations chinoise,arabe, juive et africaine se côtoient quotidiennement tout comme les interminables tours de béton qui avoisinent le parc des Buttes-Chaumont.Le cadre urbain avec son rythme rapide, ses passants pressés, contraste avecles havres de paix et le calme des parcs. Dans les photographies de Valérie Jouve, ces contrastes se perçoivent dans les compositions aux rythmes et auxpoints de vue différents. L'utilisation de la chambre grand format ou du Leicavient renforcer ce sentiment d'atmosphères différentes.

Les œuvres sont accrochées dans les salles de la galerie de manière à créer unlieu particulier, avec son atmosphère et son identité propre. Les prises de vueextérieures et intérieures se confrontent, chacune cherchant à développer une ambiance et une intimité que l'on peut retrouver même dans les lieux publics.La ville est perçue comme un lieu privé, un "chez soi".

Cette exposition se situe dans la ligne de recherche que Valérie Jouve poursuitdepuis plusieurs années et plus particulièrement suite à la réalisation de sonfilm "Grand Littoral". Son travail, dans ce cas précis, tente de produire une notion de temps, non pas dans le sens d'une construction narrative, maiscomme une construction spatiale. Elle se demande "comment une image fixepeut produire de la durée ou en tout cas une illusion de durée, sans pour autant raconter une histoire?"

Christoph Draeger

L'artiste suisse Christoph Draeger présente une vidéo intitulée "Tueur né / Natural Born Killer", 2000-2003, pour la première fois à la galerie Anne deVillepoix.

Le thème de la catastrophe est au centre de l'œuvre de Christoph Draeger. Ildébute sa carrière en 1993 avec de grandes photographies de maquette deville détruite, puis produit "Les voyages apocalyptiques" (1994-1995), des images de villes ou de lieux qui ont vécu une catastrophe naturelle, unaccident ou un acte de terrorisme. Une de ses vidéo est une compilationd'images d'ambulances, de voitures de police et de camions de pompiers aux sirènes hurlantes, roulant à vive allure dans les rues de New York; une autre,"The Last News", représente un reporter vedette de la chaîne MSNBC 24Disaster and Survival Channel; le journaliste est confronté - en direct - à la destruction par des terroristes de bâtiments mondialement connus. Dans cetexemple précis, l'artiste joue avec la réalité et la fiction.

L'œuvre qu'il présente à la galerie Anne de Villepoix reconstruit une scène dehold-up dans un supermarché. En entrant dans la salle, le spectateur a lasensation d'arriver sur les lieux d'un crime quelques minutes après que le drame se soit passé. Les produits pharmaceutiques sont répandus sur le sol,les meubles sont retournés et la silhouette d'une victime est dessinée à lacraie. Sur les murs et les moniteurs de surveillance, des scènes du vol à main armée sont répétées, en alternance avec des images de fiction tirées de"Natural Born Killer" d'Oliver Stone (film controversé en France lorsque dejeunes tueurs "inspirés" par certaines scènes ont assassiné plusieurs personnes).

Pascal Beausse a décrit l'œuvre dans Artpress de cette manière: " Le montagede la vidéo alterne les images des films originaux et de leur remake. Dans le temps réel de la scène, le son fait le lien entre les différents plans, tandis quel'image met en péril les frontières entre la copie et son référent, entre leréalisme du cinéma et sa paradoxale déréalisation par l'imitation. La fiction cinématographique n'est plus attaquée par le virus d'une fiction concurrente,comme on a pu le voir ailleurs, mais infestée par sa doublure." (Artpressn°235, 1998)

Ce projet est issu de la série “Feel Lucky Punk??!”, "remakes" de scènes dehold-up provenant de différents films. D'autres versions ont été montréesdans plusieurs institutions : P.S. 1 à New York, le Van Abbe Museum à Einhoven, Art Basel, Biennale de l'image à Paris et la Villa d’Arson...Cette nouvelle version de la vidéo est montrée pour la première fois enFrance.

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Valerie Jouve / Christoph Draeger