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L’Art de Donatella Spaziani sonde en profondeur la thématique du corps et de sa relation avec l’espace environnant. Cette investigation, menée au quatre coins du globe, voit l’artiste expérimenter physiquement et métaphysiquement la capacité et les difficultés d’adaptation du corps aux différents stimuli externes. En effet, depuis plusieurs années, sa réflexion artistique se renouvelle dans des chambres d’hôtel ou dans d’autres endroits anonymes. En se retirant dans un espace étranger, mais toujours similaire, Spaziani impose à son corps une situation d’interaction avec le contexte, dans laquelle "le corps combat l’espace – le vit – l’habite jusqu’à trouver son équilibre" ; parce que "les gens ont le pouvoir de transformer les lieux qu’ils habitent"[1].

Soutenue par ce fil rouge, sa démarche artistique se décline, selon les exigences du projet, dans l’utilisation de différents médiums. Elle utilise ainsi la photographie, l’ordinateur, la sculpture, l’installation, la peinture et, in primis, le dessin. L’intérêt est porté davantage sur le signe, la ligne et la forme que sur la matière. Il faut souligner que l’artiste considère "le dessin, en étant directement connecté à la pensée, comme le procédé primaire à toute forme artistique"[2].

En général, sa recherche technique élit le geste modulé et exigeant qui, en donnant vie à une beauté formelle précieuse, fuit la banalité.

Le processus de construction des photographies s’est développé en parallèle à l’exigence de transposer instantanément la pensée en figuration. Par conséquent, Spaziani utilise la technique du déclencheur automatique. Les lieux ne sont pas spécialement choisis ; son itinéraire est au contraire soumis aux contraintes pratiques des déplacements professionnels. Les mises en scène sont caractérisées par une marge généreuse laissée intentionnellement à l’improvisation. Donatella choisit avec soin le cadrage et ensuite pose devant l’objectif, en donnant vie à une série de situations plastiques, qui offrent à l’observateur une vaste palette de suggestions.

Simultanément à son expérimentation du déclencheur automatique, Donatella Spaziani commence à dessiner sur papier peint. Dans ces installations aussi, le but consiste à remesurer, reconstruire, peupler l’espace afin de le posséder. Dans toute son œuvre graphique, le dialogue entre la figure humaine et l’espace environnant devient encore plus intense, soulignant ainsi la concentration nécessaire pour vaincre l’anonymat de l’espace.

Les trois sculptures inédites, des bustes en cuir de diverses dimensions, précieusement travaillés par les mains savantes d’amis artisans, répètent le choix de parcourir artistiquement les contours du corps et réitèrent la quête d’un espace propre à l’envelopper.

Dans son travail, Spaziani semble chercher un équilibre entre les sensations physiques et les mouvements de l’intellect. L’accomplissement de cet accord est palpable dans l’instant insaisissable et mystérieux qui correspond au déclenchement du flash, au petit trait précis du crayon, au moulage soigneux de la sculpture. Le moment exaltant de clairvoyance qu’engendrent l’Idée et la Forme. Corps et intellect fusionnent pour donner lieu à une série de formes étincelantes de grâce.

La galerie AP4-ART est heureuse de présenter une artiste délicate et intelligente, constructrice d’un univers éthéré, habité de poésie et d’entendement.

Rolando Bassetti Malè

[1] Propos recueillis par Paola Sereno lors d’une interview publiée sur la revue électronique Cult Gallery en avril 2006. [1] Idem.

Pressetext

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Donatella Spaziani