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Depuis quinze ans, à la demande de la Direction des musées de France et de la Réunion des musées nationaux, Gérard Rondeau photographie régulièrement des musées et des expositions temporaires, et en particulier celles présentées à Paris, aux Galeries nationales du Grand Palais. Mais plutôt faudrait-il dire : dans des musées et des expositions, car il ne s’agit aucunement pour lui de réaliser des reportages sur les œuvres, les bâtiments ou leurs visiteurs.

Il agit à son gré, en promeneur libre de ses mouvements, sans autre programme que celui d’évoquer autrement - ou de saisir de l’intérieur, pourrait-on dire - des lieux redoutablement chargés de mémoire et déjà infiniment photographiés, ainsi que le travail méticuleux et secret que la présentation d’œuvres d’art prestigieuses exige.

On voit assez la difficulté de l’exercice. La voie est étroite en effet entre quelques périls : celui d’abord de solliciter les oeuvres elles-mêmes, dont les qualités propres et la beauté pourraient «suffire» ou pallier des insuffisances ; celui aussi, bien sûr, de la photographie touristique, qui ne fait que répéter une leçon apprise ou des figures imposées ; celui enfin, le plus pernicieux peut-être, de jouer abusivement sur l’écart ou le contraste entre l’œuvre d’art reconnue, séparée, «muséifiée», réputée morte, et la vie qui continue autour d’elle, dans ses formes les plus diverses, les plus inattendues.

Gérard Rondeau avance sur ce chemin peu praticable et l’on sent vite, en suivant le parcours de l’exposition, que ce ne sont ni les monuments ni les oeuvres, ni les choses, ni même les gens qui retiennent son regard, mais ce qui est le moins visible : les relations entre les uns et les autres, et surtout l’air particulier qu’un lieu respire, ou une atmosphère particulière de travail, que l’on perçoit bien, et que l’on peinerait à définir avec des mots, mais que lui sait reconnaître soudain dans un banc de pierre isolé, dans le geste d’un conservateur ou la démarche d’un visiteur, dans un cadre encore emballé posé par terre… L’exposition regroupe 150 photographies, prises pour la plupart dans les Galeries nationales du Grand Palais ; les autres montrent, sous des aspects souvent inattendus, plusieurs musées nationaux : le musée d’Orsay, le musée Picasso, le musée de Port-Royal-des-Champs, le musée Jean-Jacques Henner…

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Hors cadre - Photographies de Gerard Rondeau